Mes Souvenirs Lumineux de Gaoual (1992-1994)
Par Aboubacar Traoré
Entre 1992 et 1994, j’ai eu l’immense privilège de vivre à Gaoual, une ville profondément ancrée dans mon histoire familiale et dans mon cœur. Située dans la région de Boké en Guinée, Gaoual est bien plus qu’un simple lieu de résidence pour moi. C’est la ville où sont nés ma mère, mon père et mes frères, et elle abrite les souvenirs les plus chers de mon enfance.
Durant ces années, j’ai accompli des étapes significatives dans mon parcours scolaire. C’est à Gaoual que j’ai obtenu mon Brevet d’Études du Premier Cycle, ainsi que mon baccalauréat 1ère partie en sciences expérimentales. Ces succès scolaires étaient le fruit d’efforts constants, inspirés par l’atmosphère unique de la ville et par le soutien chaleureux de ma famille. Marcher chaque jour sur les chemins poussiéreux pour rejoindre l’école était à la fois un défi et une source de motivation, renforçant ma détermination à réussir.
Vivre à Gaoual signifiait également renouer avec mes racines familiales. Les retrouvailles avec mes grands-parents, tant maternels que paternels, étaient empreintes de tendresse et de moments partagés autour d’histoires fascinantes sur la vie dans cette ville. Ces instants de connexion familiale m’ont permis de mieux comprendre mes origines et d’apprécier les valeurs transmises par mes aînés.
Le quotidien à Gaoual était marqué par une vie au grand air, où chaque activité était une aventure en soi. Je jouais au football avec l’équipe préfectorale et l’équipe scolaire, partageant des moments de camaraderie intenses sur des terrains simples mais animés par une passion commune. Je me baignais dans les eaux limpides du fleuve Koliba, explorais les environs avec mes amis lors de sorties à la chasse, et profitais de la sérénité des paysages naturels. Les moments passés à aider ma grand-mère dans son jardin ou à m’occuper de ses chèvres et boucs sont gravés dans ma mémoire comme des leçons d’humilité et de responsabilité.
Gaoual était également un lieu de vie vibrant, où chaque quartier avait sa propre dynamique. Les rues poussiéreuses, le marché hebdomadaire, la gare toujours animée, et les quartiers comme Hafia, Houmbaya, Hermakonon et Bassanto donnaient à la ville une énergie unique. La chaleur humaine de ses habitants et l’hospitalité omniprésente faisaient de chaque interaction un moment mémorable. Après des matchs de football acharnés, nous trouvions refuge dans les eaux du fleuve pour nous rafraîchir, savourant ces instants de bonheur simple.
La région de Gaoual, avec ses sous-préfectures comme Kounsitel, Touba, Kakoni, Koumbia et Foulamory, ajoutait une richesse culturelle et naturelle inestimable à cette expérience de vie. Chaque recoin de ce territoire regorgeait de trésors à découvrir, renforçant mon attachement à cette terre.
Gaoual restera toujours une partie intégrante de mon identité. Cette ville, avec sa simplicité, ses traditions, et ses paysages magnifiques, m’a offert un sanctuaire où j’ai appris à apprécier les plaisirs simples de la vie et à tisser des liens solides avec ma famille et mes amis. Ces deux années passées à Gaoual représentent une période de ma vie où le temps semblait suspendu, où chaque instant était précieux, et où les leçons de la vie étaient transmises avec une authenticité rare. Gaoual est et restera ma ville de cœur, un lieu où mon histoire personnelle et celle de ma famille se rejoignent harmonieusement.